Les inscriptions au congrès sont ouvertes !

L’association Parole d’Enfants organise son congrès annuel

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Entretenir des foyers d'humanité

Antidote au découragement, au repli sur soi et à la violence

Les 29 & 30.09.2025

Entretenir des foyers d'humanité

Antidote au découragement, au repli sur soi et à la violence

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Aujourd’hui il peut nous sembler de plus en plus difficile de continuer à exercer notre profession d’aide, d’accompagnement et de soin dans un monde où grandit chaque jour le sentiment d’un délitement des mécanismes de solidarité, d’équité et de justice.

Pourtant, les besoins de soin, d’aide, d’accompagnement sont identifiés plus clairement que jamais ; les traumas se nomment ; la parole se libère concernant les violences subies ; la nécessité de protéger les enfants fait partie des préoccupations de tous·tes.
Mais les moyens à notre disposition ne sont guère ajustés à l’ampleur des besoins identifiés. Un management qualifié parfois de « toxique », la place de plus en plus importante du numérique, la technicité des interventions, la pression à la rentabilité abîment les institutions soignantes qui peuvent devenir maltraitantes.
La souffrance au travail, en particulier celle des soignant·e·s, est criante : conflits interpersonnels, impuissance, non-reconnaissance, épuisement, maladie.  
Le climat social et géopolitique ainsi que le dérèglement climatique augmentent encore le sentiment d’insécurité, de découragement et de perte de sens.

C’est pourquoi il nous semble urgent de nous arrêter pour réfléchir :
-    Comment nous accrocher à nos fondamentaux pour résister ?
-    Comment activer dans la rencontre bienveillance, dignité, respect et solidarité, pour repousser un peu l’individualisme, la stigmatisation, l’isolement ?
-    Comment continuer à aller chercher en nous le meilleur dont nous sommes capables en tant qu’humains pour entrevoir un avenir plus positif ensemble ?

Ce congrès s’adresse donc aux professionnel·le·s de l’éducation, de l’aide, du soin, à qui sont confiées différentes missions :

•    Intervention au bénéfice d’adolescent·e·s en rupture, en révolte, en détresse ;
•    Aide éducative en milieu ouvert et soutien à la parentalité ;
•    Travail psychothérapeutique avec des enfants, des adultes, des couples ou des familles ;
•    Accompagnement éducatif d’enfants ou d’adolescent·e·s en foyer ou en famille d’accueil, …
•    Prise en charge de personnes traumatisées ;
•    Interventions auprès d’auteur·ice·s de violences ;
•    Soins aux personnes en souffrance psychique ou physique ;
•    (Ré-)insertion de personnes marginalisées ;
•    Défense des droits des personnes vulnérables ;
•    Coordination d’une équipe ou direction d’institution psycho-médico-sociale soumise à de fortes pressions ;
•    Soutien aux professionnel·le·s de la relation d’aide qui sont en souffrance

Il permettra aux participant·e·s d’enrichir leur pratique dans les domaines suivants :

•    Acquérir des savoir-faire pour augmenter les capacités d’empathie de différents publics cibles ;
•    Identifier de bonnes pratiques pour entrer en relation avec des personnes en situation de vulnérabilité sans atteindre à leur dignité ou leur faire violence ;
•    Mettre en place les conditions d’une éventuelle réhumanisation des auteur·ice·s de violences par un parcours de responsabilisation qui ne minimise pas la gravité des actes commis et de leurs conséquences ;
•    Utiliser créativité et détermination pour augmenter l’inclusivité dans les dispositifs de soin, d’aide, d’intervention ;
•    Acquérir de nouveaux concepts, utiles pour penser une organisation du travail de l’aide et du soin qui réponde aux défis émergents de notre époque ;
•    Puiser des idées dans différents modèles particulièrement inspirants pour garantir une « haute valeur humaine ajoutée » à notre profession ;
•    Comprendre et prendre soin des « non-humains » avec lesquels nous partageons les ressources d’une planète en danger…

Infos Pratiques

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Quand ?

Lundi 29 septembre 2025 (ouverture des portes à 8h30 >> attention risques de queue)

Conférences de 10h à 18h (libre de 12h30 à 14h)

Mardi 30 septembre 2025 (ouverture des portes à 7h30 >> attention risques de queue)

Conférences de 9h à 17h (libre de 12h30 à 14h)

 

 

Adresse du jour

 

📍 Maison de l'Unesco

125, avenue de Suffren

75007 Paris

Métro : Ségur ou Cambronne

Conditions d'inscription

Inscription ET paiement avant le 15 mai 2025

  • Individuelle : 205 EUR ou 205 CHF
  • Par convention : 335  EUR

Inscription ET paiement dès le 15 mai 2025

  • Individuelle : 245 EUR ou 245 CHF
  • Par convention : 390  EUR

Inscription groupée de 5 personnes et plus > -20%
Demandez les conditions.
Sans emploi > -30% sur présentation d’une attestation
(pas de tarif de groupe)

L’inscription est ferme dès réception du bulletin d’inscription et du paiement (ou d’une attestation de prise en charge fournie par l’employeur).

Les annulations de votre part ne font pas l’objet de remboursement. Lorsqu’il y a une liste d’attente, nous vous proposons un arrangement à l’amiable avec remboursement (moyennant 25€ de frais administratifs) s’il nous est possible de vous remplacer, cela concerne uniquement les inscriptions sans convention.

Pour les demandes de prise en charge par un organisme de formation continue, n'hésitez pas à nous contacter afin d'obtenir tous les documents nécessaires
à la constitution de votre dossier.

Programme

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10h00
Ouverture hr

Par  Catherine Denis

29.09
Ouverture

Catherine DENIS est psychologue et thérapeute familiale. Elle partage son temps entre l'Association Parole d'Enfants dont elle est la directrice et le Centre Liégeois d'Intervention Familiale où, en tant qu'intervenante, elle accompagne des familles sous mandat des autorités de l'Aide à la Jeunesse.

10h30
Développer l’empathie pour prévenir la violence :
le « Jeu des trois figures » de la maternelle au lycée
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Par  Serge Tisseron

29.09
Développer l’empathie pour prévenir la violence :
le « Jeu des trois figures » de la maternelle au lycée

Dans sa forme complète, l’empathie pour autrui comporte quatre composantes : la capacité d’identifier les émotions d’autrui, le souci de l’autre, la possibilité de comprendre ses états mentaux et celle de se mettre émotionnellement à sa place, qui permet l’empathie réciproque. Cette empathie pour autrui entre en interaction permanente avec l’empathie pour soi, ou auto-empathie, qui comporte les mêmes quatre composantes. Quant aux compétences psychosociales, elles sont la façon dont chaque culture, avec ses valeurs propres, mobilise ces compétences empathiques à son service. Les diverses modalités de l’empathie, notamment la capacité de se mettre émotionnellement à la place d’autrui, ont besoin d’être encouragées par l’environnement de façon à s’installer de manière durable dans la personnalité. C’est l’objectif du « Jeu des trois figures », de la maternelle au lycée, avec des protocoles spécifiques pour chaque niveau scolaire.

Serge TISSERON est psychiatre, docteur en psychologie, habilité à diriger des recherches, membre de l’Académie des technologies. Il a imaginé en 2007 les repères « 3-6-9-12, pour apprivoiser les écrans », portés par l’association « Trois, Six, Neuf, Douze », et l’activité théâtrale appelée « Jeu des trois figures » pour développer l’empathie de la maternelle à la 6eme.  Il est l’auteur de nombreux livres parmi lesquels « Vivre dans les nouveaux mondes virtuels : Concilier empathie et numérique » (Dunod, 2022) « Le Déni ou la fabrique de l'aveuglement » (Albin Michel, 2022), « L'Empathie au cœur du jeu social » (Albin Michel, 2010), « Mort de honte » (Albin Michel, 2019), etc.

11h30
Quelques antidotes à la diabolisation des parents inadéquats dans le processus de responsabilisation hr

Par  Claude Seron

29.09
Quelques antidotes à la diabolisation des parents inadéquats dans le processus de responsabilisation

Claude Seron a commencé à travailler dans le domaine de la Protection de l’enfance en 1975. D’abord comme éducateur en foyer d’hébergement pour mineurs placés par le Juge et ensuite en milieu ouvert sur mandat d’une autorité judiciaire ou administrative. Comme la plupart d’entre vous, il a accompagné des personnes qui, en apparence, ont plus de compétences pour vous amener à les rejeter, à les confronter, à les juger plutôt qu’à vous inciter à prendre soin d’elles. En fonction de leur histoire de vie, c’est le terrain où elles se retrouvent le mieux.

Depuis une dizaine d’années, il se consacre à l’analyse des pratiques professionnelles et à la formation des travailleurs sociaux. En partant des demandes qui lui sont adressées par les équipes, le plus souvent en recherche d’outils concrets et de nouvelles postures professionnelles, il nous livre aujourd’hui ce qui lui tient à cœur de transmettre comme valeurs, repères, outils, … Bref, ce qu’il a eu la chance de recevoir en héritage de ses formateur·rices, de découvrir avec ses collègues, et bien sûr d’apprendre des jeunes et des parents dont on dit habituellement qu’ils sont peu ouverts à la remise en question.

Son intervention sera principalement axée sur le travail de responsabilisation des parents qui ont exercé de la violence à l’égard de leurs enfants. Elle débutera par ces mots : « Dans les formations que je donne, il arrive que des participants me reprochent d’être trop complaisant ou trop indulgent avec les parents, alors, qu’à leurs yeux, il conviendrait d’être plus intransigeant avec ces parents pour qu’ils prennent conscience des dégâts qu’ils occasionnent chez leurs enfants et que ceux-ci se voient déculpabilisés des mauvais traitements dont ils ont été victimes … »

Claude SERON est éducateur spécialisé, intervenant social et familial et psychopédagogue, avec une longue pratique du secteur de l’Aide à l’enfance. En 1996, il a fondé l’association Parole d’Enfants pour venir en aide aux enfants victimes d’abus sexuels et leur famille, et pour sensibiliser les professionnels et le grand public à cette problématique grave. Il est également l’auteur de plusieurs ouvrages sur la thématique de l’enfance en danger comme « S’engager aux côtés des familles. Comment notre histoire personnelle influence notre vie professionnelle. »   (Erès, 2017) Et « Les rendez-vous manqués avec la souffrance des enfants » en 2018.

14h00
Développer les qualités relationnelles des soignant·e·s
simulation et authenticité
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Par  Francine Viret, Fabienne TEIKE LÜTHI

29.09
Développer les qualités relationnelles des soignant·e·s
simulation et authenticité

En Suisse, la formation à la communication par simulation humaine débute dès le cursus prégradué en médecine et soins infirmiers. Elle se poursuit par des mises en situation complexes destinées aux praticiens et praticiennes expérimentées, favorisant une analyse réflexive de leur pratique. Cette approche pédagogique soutient, tout au long du parcours formatif et professionnel, le développement des compétences relationnelles afin d’en faciliter le transfert dans la pratique clinique.
Bien que la simulation repose sur un dispositif artificiel, le contrat de fiction établi entre les parties génère des émotions réelles. Ces émotions constituent un levier puissant permettant aux personnes soignantes de cultiver une présence authentique auprès des patients et patientes, contribuant ainsi à l’humanisation des soins

Titulaire d’un doctorat en Lettres, Francine VIRET est responsable du Programme de simulation clinique (MedSimUNIL) de l’Ecole de médecine de l'Université de Lausanne. Dans ce cadre, elle accorde une importance particulière à la formation des patients et patientes simulé·e·s à la rétroaction (ou feedback), afin de renforcer la relation et le partenariat entre patient·e·s et soignant·e·s.

Cadre de formation et infirmière clinicienne spécialisée au Centre hospitalier universitaire vaudois, Fabienne TEIKE LÜTHI est experte en soins palliatifs et en formation à la communication. Forte d’une expérience en recherche et en pédagogie, elle développe des approches innovantes, notamment la simulation, pour soutenir l’apprentissage des compétences relationnelles en milieu clinique.

15h00
« Care » et catastrophe : un exemple de créativité transculturelle hr

Par  Pascale Molinier

29.09
« Care » et catastrophe : un exemple de créativité transculturelle

Que peut le « care » ? demande Sandra Laugier, se référant aux périodes de grandes catastrophes et de vulnérabilité extrême. Beaucoup plus qu’on ne le croit ! C’est du moins ce qu’il s’agira de montrer à partir du travail réalisé dans un service de réanimation pédiatrique à Bogota en Colombie, durant la pandémie du Covid-19. « Pour sauver des vies, nous avons fait des choses folles » : le travail réel toujours déborde la prescription et mobilise l’intelligence et la créativité des équipes soignantes, transgressant s’il le faut les règles instituées. Cette situation hors du commun sera l’occasion de montrer qu’on ne soigne jamais un corps « livré à la médecine », mais toujours une personne-composée-de-relations. Quand bien même cette réalité de notre nature relationnelle n’aurait pas été prévue par l’organisation ou la gestion des soins, celle-ci se rappelle aux soignants comme une butée. Non seulement il est faux de penser que le soin se divise en travail relationnel et travail technique quand ceux-ci sont indissociablement liés, mais cette situation nous apprend que l’attention aux relations détermine, en contexte transculturel, la possibilité d’utiliser les techniques de la médecine occidentale, tandis que le respect de la culture d’autrui transforme les façons de soigner et en étend le périmètre. 

Pascale MOLINIER est professeure de psychologie sociale, master « Clinique des institutions, clinique du travail » à l’Université Sorbonne Paris Nord.
Ses thèmes de recherches sont la psychodynamique du travail, la psychothérapie institutionnelle, les formes de subjectivations en lien avec la division sexuée du travail. Avec Patricia Paperman et Sandra Laugier, elle est l'auteure de plusieurs ouvrages sur l'éthique et le travail de care, dont « Qu'est-ce que le care ? Souci des autres, sensibilité, responsabilité » (Petite bibliothèque Payot, 2021).

16h15
L’éducation spécialisée est un humanisme… hr

Par  Philippe Gaberan

29.09
L’éducation spécialisée est un humanisme…

L’humanité advient à elle-même dès l’instant où, tout au long de son histoire, le droit parvient à sublimer la miséricorde. C’est ainsi qu’'au lendemain du cataclysme que furent la seconde guerre mondiale et les deux crimes inouïs de la Shoa et du recours à l’arme nucléaire, l’humanité a cru pouvoir définitivement se prémunir du pire en adoptant des institutions seules susceptibles de garantir un état de droit international (l’ONU, la CPI). Las, elle se découvre une nouvelle fois nue dès lors que des temps d’incertitude source de chaos la renvoient à ses propres démons : le retour de la loi du plus fort, le déni du droit et de la justice, le mépris à l’égard des plus vulnérables.

Paradoxalement, c’est à l’heure où les métiers de l’humain, c’est-à-dire ceux de la santé, de l’éducation et de la solidarité ressortent exsangues de quarante années de démolition systématique menée par l’association idéologique du libertarisme et du transhumanisme, que ces derniers peuvent non seulement reprendre la main sur leur devenir mais aussi se porter en première ligne d’un combat en faveur de ce qui fait l’humain de l’homme. Dans un premier temps, Philippe Gaberan rappellera comment, loin de tout angélisme, l’histoire de l’éducation spécialisée s’inscrit dans une longue tradition humaniste puis, dans un second temps, il argumentera comment les éducateurs peuvent devenir les acteurs d’un autre possible.

Educateur spécialisé et docteur en Sciences de l’éducation, Philippe GABERAN a exercé son métier d’éducateur pendant plus de vingt ans avant d’assurer des fonctions d’enseignant et de formateur à l’université et en institut de formation en travail social. Il a exercé pendant près de huit années les fonctions de directeur adjoint et de directeur d’établissement de formation avant que de mener une activité de conseil et soutien aux équipes. Il est l’auteur de nombreux articles et ouvrages dont le dernier « Oser le verbe aimer en éducation spécialisée » est publié aux éditions Erès (2016)

17h00
Et si la robustesse était le besoin criant des adolescent·e·s ?
Dans un monde fini, ouvrir à l'humanité un nouvel infini
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Par  François-Xavier Polis, Olivier Hamant

29.09
Et si la robustesse était le besoin criant des adolescent·e·s ?
Dans un monde fini, ouvrir à l'humanité un nouvel infini

Les rapports scientifiques convergent pour qualifier le XXIe siècle : il sera fluctuant. Notre seule certitude, c’est le maintien et l’amplification de l’incertitude. Face à ces turbulences, le contrôle, l’optimisation ou la performance, nous enferrent dans une voie étroite très fragile. La robustesse est la réponse aux fluctuations, on la retrouve dans la nature. Contrairement à la performance, elle ouvre le champ des possibles et nous relie au vivant, robuste « par nature ». La robustesse se construit d’abord sur les hétérogénéités, les redondances, les aléas, le gâchis, la lenteur, l’incohérence, … bref contre la performance.

Chez les adolescent·e·s, la crise du covid 19 fut un révélateur des effets du manque de socialisation et du caractère précaire induit par une vie sous l’égide de la performance. En 2023, les USA ont déclaré « une épidémie de solitude et d’isolement » dans une société ultraconnectée, mais surtout canalisée par le numérique. On est passé de l’âge de la pierre polie (Néolithique) à l’adoption de « pet stone » pour ne plus se sentir seul.

L’Athanor se situe dans un centre neuro-psychiatrique perché sur une verte colline et dont la fonction, historiquement asilaire, l’a amené à être autonome - robuste ? - à l’abri du lien social, dans le détachement. A l’ouverture du service pour adolescent·e·s (15-18 ans), en 2018, l’équipe a porté le constat que ces dernier·e·s ne cassent plus les fenêtres, mais vivent repliés inexorablement dans leur chambre, figés sur leurs écrans. L’autre dans la coopération est vital dans un monde fluctuant. Pourtant, aujourd’hui, l’autre est réduit à un regard ou un jugement. L’Athanor se veut un lieu qui aide les jeunes à traiter le lien et à expérimenter la possibilité de s’appuyer sur lui. C’est le point de départ de la robustesse du dispositif. Ici, la sécurité et la contenance se travaillent dans les nouages de singularités et non dans le cadre sécuritaire. La robustesse passe par l’implication du jeune dans la réflexion du dispositif (présence aux réunions, …) et de ce qui s’y joue. Par ailleurs, une approche du sensible s’égraine à travers l’art et le lien aux animaux et à la nature. Cet apprentissage permet aux adolescent­e·s d’explorer le groupe de jeunes et d’adultes avec spontanéité pour remettre de la vie, et avec humilité pour se laisser entamer sans se défaire, et avec la sécurité qu’on éprouve lorsqu’on peut s’appuyer « sans crainte » sur le collectif. 

François Xavier POLIS est psychiatre de l’adolescence au Centre Neuro-Psychiatrique Saint-Martin (Dave, Belgique), où il travaille depuis 2016. Il y a créé L’Athanor, une unité spécialisée pour les 15-18 ans, qui propose une approche innovante et intégrative de la prise en charge des troubles psychiques chez les jeunes.

Olivier HAMANT est chercheur à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) au sein de l’École normale supérieure de Lyon.
Biologiste interdisciplinaire, il a publié une centaine d’articles scientifiques, notamment sur les mécanismes cellulaires guidant la forme des plantes. Il dirige également l’Institut Michel Serres et assure des formations sur la nouvelle relation de l’humanité à la nature.
Auteur du livre « La troisième voie du vivant » (Odile Jacob, 2022) et « Antidote au culte de la performance. La robustesse du vivant » (Gallimard, 2023)

François Xavier POLIS est psychiatre de l’adolescence au Centre Neuro-Psychiatrique Saint-Martin, où il travaille depuis 2016. Il y a créé L’Athanor, une unité spécialisée pour les 15-18 ans, qui propose une approche innovante et intégrative de la prise en charge des troubles psychiques chez les jeunes.

09h00
« Démonstrer » : accompagner ceux qui produisent des actes dits inhumains hr

Par  Isabelle Seret

30.09
« Démonstrer » : accompagner ceux qui produisent des actes dits inhumains

Accompagner des auteurs de violences intrafamiliales, c’est se frotter aux contours de la violence, à ses racines et à la manière dont elle est justifiée. Entrer dans l’histoire de chacun d’eux et comprendre ce qui produit la violence, c’est reconnaitre que ceux souvent qualifiés de monstres, de bourreaux, sont nos semblables - certes qui ont dérapé - mais qui restent néanmoins nos semblables. Travailler leur part d’humanité permet d’accorder plus d’importance à la relation qu’à la violence subie ou agie. Ainsi, les hommes dévoilent l’image qu’ils se sont socialement construite, les certitudes qui les animent, leurs failles, leur besoin de dominer, mais aussi le déni qui les protège des actes commis.

Si les faits de viols, d’inceste, de harcèlement, etc., vont le plus souvent vers plus de pénalisation, la prison, lieu de virilité, d’imposition de soi, apparait être le dernier endroit où les caserner. D’autres voies doivent être explorées afin de contribuer à faire justice, à apaiser et ramener de la vie là où la peur, le silence et le refus de l’autre risquaient de s’installer.

Isabelle SERET est formatrice et intervenante en sociologue clinique et récit de vie, formée en victimologie appliquée et plus récemment, en anthropologie sociale. Elle accompagne des personnes confrontées à la violence, qu’elles soient victimes ou auteurs. Elle est notamment l’autrice de « Mon enfant se radicalise » (Odile Jacob, 2017), « Chez moi vit la violence. Une victimologue à l’écoute des auteurs de violence intrafamiliale » (La manufacture de livres, 2022), « Faire société malgré les attentats » (Erès, 2024), « William ou le sens de la peine » (Academia, 2024).

10h00
Quand les injustices du passé plongent l’adolescent·e dans la violence et le droit à « prendre » …
Comment relancer sa confiance au monde et son élan d’humanité ?
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Par  Sophie Houben

30.09
Quand les injustices du passé plongent l’adolescent·e dans la violence et le droit à « prendre » …
Comment relancer sa confiance au monde et son élan d’humanité ?

En protection de l’enfance, nous accompagnons des adolescentes qui ont subi bon nombre d’injustices… Injustices liées à la dimension des faits, du lot de leur vie (pauvreté, maladie, décès…) mais aussi relationnelles. Elles ont, pour la plupart, expérimenté un monde manipulatoire des adultes où leur mouvement de générosité originelle a été exploité, bafoué. Ayant trop donné, n’ayant pas assez reçu, n’ayant pas été vues dans la loyauté qu’elles offraient sans faille à leur famille, ces jeunes se retirent progressivement de l’échange humain. Certaines refusent alors d’être en lien : ni recevoir, ni donner… mais réclamer, exiger… peu importe la manière et les conséquences puisqu’en « droit de prendre ».

La confiance laisse place à la méfiance, la générosité à la vengeance et la compassion pour l’autre disparait progressivement derrière cet écran empreint de violence qui se construit et se durcit.

Comment connecter avec ces jeunes qui trouvent alors appartenance, réconfort auprès de « la bande de la rue » au sein de laquelle elles ont enfin l’impression de compter, avec qui elles réinventent la justice selon leurs propres règles ?

Comment les aider à grandir, sans rompre avec leurs racines, mais en dépassant cette fatalité de reproduction intergénérationnelle et en visant un futur meilleur pour leurs propres enfants ?

Pour espérer les reconnecter à leur humanité, nous verrons que la reconnaissance de leurs injustices vécues par la parole seule ne suffit pas à dépasser leur méfiance. L’engagement de l’intervenant est alors au centre de ce processus de ré expérimentation de l’échange juste et réciproque.

Par la partialité multidirectionnelle et le levier de la légitimité constructive, Sophie Houben illustrera, à l’aide de vignettes cliniques, comment parvenir, par cette expérience positive du don, à restaurer un tout petit peu leur confiance au monde, au monde des adultes, mais aussi des jeunes entre eux.

Sophie HOUBEN est psychologue, thérapeute de couple et de famille, formatrice et superviseuse au sein de l’Ardoise Pivotante, Institut de Formation et de Clinique Contextuelles à Liège.
Elle travaille au sein d’une institution de placement pour adolescentes dites difficiles dans le secteur de la Protection de l’enfance à Liège en Belgique depuis 24 ans. C’est en 2011 qu’elle découvre l’approche contextuelle d’Ivan Boszormenyi-Nagy et la richesse de son levier thérapeutique dans le travail du lien avec ces jeunes et leurs familles. Depuis lors, elle est animée par le partage et la transmission de cette approche au sein des équipes qui travaillent avec la souffrance humaine.

11h30
Raviver l’humanité envers et contre tout
Un passage obligé pour l'avenir pour nos enfants
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Par  Émilienne Mukansoro

30.09
Raviver l’humanité envers et contre tout
Un passage obligé pour l'avenir pour nos enfants

Au Rwanda, cela fait plus de 20 ans qu’Émilienne Mukansoro travaille avec les rescapé·e·s en général et en particulier avec les femmes survivantes et victimes des violences sexuelles subies pendant le génocide de 1994.

De 2015 à 2022, elle a travaillé avec des groupes de familles de bourreaux du génocide et les bourreaux eux-mêmes. En 2024, elle a commencé un groupe pour les mères qui ont expérimenté quelque chose d'horrible : voir leurs enfants devenirs des génocidaires.

Depuis 2022, elle travaille également avec les enfants et les habitant·e·s de son village Mushubati, ce village qui lui a pris les siens.  Si elle le fait, en dépassant ses doutes et sa colère, c'est parce qu’elle est convaincue que c'est un bon moyen de les aider à se retrouver, à retrouver l’humanité en eux. Il ne s’agit ni d’un oubli, ni d’un pardon.

Son expérience lui enseigne que la souffrance et l’injustice peuvent déshumaniser les gens même les plus forts. Elle voudrait que son travail serve à réhumaniser les adultes qui ont perpétré le génocide, les survivants qui ont connu l’injustice et les atrocités du génocide, et à humaniser les enfants et les jeunes qui portent le poids de cette histoire, en les empêchant de devenir autres que humains.

Émilienne MUKANSORO est une psychothérapeute rwandaise qui organise et anime des thérapies de groupe consécutives au génocide de 1994, dans sa maison de Mushubati.
En 2004, elle-même survivante du génocide, fait le constat que le traumatisme, partout présent dans le pays, n’est pas pris en charge. Elle se forme auprès du psychiatre Naasson Munyandamutsa et se déplace sur les collines à la rencontre des rescapés.

14h00
De la peine à la sanction
le chemin obligé vers une société harmonieuse et sûre
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Par  Gabi Mouesca

30.09
De la peine à la sanction
le chemin obligé vers une société harmonieuse et sûre

La prison radicalise. La prison désocialise, voire déshumanise. Nul n'ose aujourd'hui le contester.

Que faire ? Que faire en urgence ?

Puis, que faire pour répondre au délit et au crime, pour passer de la peine infligée à la sanction ?

Une rétribution au délit et au crime qui ne soit pas génératrice de cette souffrance qui humilie, avilit et crée les conditions de la récidive.

Une sanction qui reconstruit, refait lien, répare.

D'une parole critique et argumentée portée depuis plus de 40 ans, à l'expérience d'une alternative à la prison portée depuis plus de 5 ans, Gabi Mouesca témoigne sur une évolution civilisationnelle nécessaire, celle relative à la juste rétribution au délit et au crime.

Gabi MOUESCA a passé 17 ans de sa vie en prison. Pour terrorisme. Il était membre de l'organisation politico-militaire Basque Iparretarrak. Libéré en 2001, il sera successivement responsable national du programme prison de la Croix Rouge Française,  Président de l'Observatoire international des prisons (OIP), et il effectuera une expérimentation sociale durant deux ans en milieu carcéral. Puis, il intégrera le processus de Paix engagé au Pays Basque en créant Harrera, structure d'accueil des prisonniers et exilés basques. Enfin, il est fondateur et actuel directeur de la Ferme Emmaüs Baudonne, unique établissement en France accueillant exclusivement des femmes détenues en aménagement de peine.

15h00
Les veilleurs
Préserver l'humanité sur les routes de l’exil
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Par  Taina Tervonen

30.09
Les veilleurs
Préserver l'humanité sur les routes de l’exil

Les veilleurs, ce sont des hommes et des femmes, citoyens et citoyennes, résistants et résistantes de l'ombre œuvrant pour plus d'humanité sur les routes de l’exil. Ils peuvent donner la météo marine pour empêcher des naufrages, échanger avec les personnes en exil, alerter les garde-côtes ou, bien trop souvent, accompagner les proches dans la recherche d’un disparu. Leurs gestes sont urgents, méthodiques et quotidiens. Leurs voix témoignent de ce que les médias, les politiques ont rendu invisble.

À travers leurs voix, Taina Tervonen se fait le relais de ce dont ils sont témoins : des hommes, des femmes, des enfants disparaissent sans laisser de trace, dans l’indifférence totale. Faire le récit de ce drame quotidien est nécessaire pour redonner un peu d'humanité à ceux que nous avons déshumanisés.

Taina TERVONEN est journaliste indépendante et documentariste. Elle couvre depuis plus de vingt ans la question des migrants et des disparus. Son travail a été récompensé par le prix Louise-Weiss du journalisme européen et le prix international True Story Award. Elle a reçu le prix Jan Michalski pour la littérature pour son ouvrage « Les Fossoyeuses » (Marchialy, 2021).  En 2025 est paru « Les Veilleurs : Cinq vigies, autour des frontières » aux Éditions Marchialy également.

16h00
Vers une écologie de l’empathie hr

Par  Charles Stépanoff

30.09
Vers une écologie de l’empathie

L’empathie humaine ne concerne pas seulement les rapports des humains entre eux, mais également leurs relations aux vivants qui les entourent, leur rapport au monde. À travers des pratiques de subsistance, des rituels, des carnavals, les humains s’exercent à se mettre à la place d’un ours, d’une étoile, d’un ancêtre ou d’un dieu et à leur parler comme à des alter ego. Grâce à leurs dispositions psychologiques exceptionnelles, les communautés humaines ont tissé des réseaux denses de liens autour d’elles, dans les mythologies, le maternage d’animaux, la domestication. Elles ont remodelé les écosystèmes, façonnant des paysages d’empathie d’une étonnante diversité.

Au cours de l’évolution humaine, partage de nourriture, soin collectif des bébés et empathie trans-espèces se sont renforcés mutuellement. Ces caractères continuent de marquer l’enfance aujourd’hui. Si, en Occident, les adultes sont préoccupés d’enseigner l’empathie aux enfants, ils ne doivent pas oublier que les enfants sont souvent plus ouverts qu’eux aux univers non humains. Dans un contexte de dégradation planétaire des liens écologiques et communautaires, raviver des réseaux denses ne pourra se faire qu’en redécouvrant les trésors d’intelligence écologique dont les petits humains portent le vivant héritage, à chaque génération.

Charles STÉPANOFF est anthropologue, directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales et membre du Laboratoire d’anthropologie sociale du Collège de France. Aux Éditions La Découverte, il a notamment publié « Voyager dans l’invisible » (2019), « Techniques chamaniques de l’imagination » (2019) et « L'Animal et la Mort » (2021).  Dans son nouvel essai « Attachements : enquête sur nos liens au-delà de l’humain » , l’anthropologue propose une redéfinition de l’humain, ce « prédateur empathique », à travers ses rapports avec les autres vivants.

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